Annonce des mesures de réforme du système de santé "Ma Santé 2022"

Uriopss Occitanie

Les annonces ont principalement pour objectifs d’accroitre la qualité et la disponibilité des prises en charge, et de permettre une véritable adaptabilité du système au patient - et non l’inverse.

 

  • S’adapter au patient nécessite de lui consacrer un temps suffisant et nécessaire de prise en charge par le professionnel de santé ; cela implique que ce dernier puisse être déchargé de certaines tâches, notamment les actes simples et administratifs. Pour ce faire, la création de 4 000 postes (minimum) d’assistants médicaux est annoncée. Cette disponibilité suppose également un nombre de médecins suffisant ; la suppression du numerus clausus et la réforme des études de médecine devraient, selon le Président, permettre cela.

 

  • La qualité de prise en charge est hétérogène sur le territoire national. Afin d’y remédier, il a été annoncé une graduation en trois niveaux de prise en charge et un recours accru à la coopération des établissements publics et privés (restructuration de certaines autorisation et des plateaux techniques à prévoir).

 

  • La gouvernance des établissement est également remaniée - la focale est mise sur le « médical » : montée en puissance des CME dans leur participation au pilotage stratégique des établissements. De plus, les médecins et leurs représentants prendront une part plus active dans les décisions directes des établissements ; en outre la possibilité déjà ouverte aux praticiens hospitaliers et aux PU-PH de diriger des établissements est réaffirmée. Concernant les hôpitaux, soulignons l’augmentation de l’incitation financière à la qualité (de 60M€ actuellement à 300M€), la création de 2 forfaits pour diabète et insuffisance rénale chronique dès 2019 pour sortir de la T2A, ainsi que la redéfinition des missions et création d’un label « hôpital de proximité » (+ création d’équipes mobile de gériatrie).

 

  • Les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) sont déployées et l’exercice isolé marginalisé. Ces dernières doivent permettre, sur tout le territoire français d’ici 2022, aux professionnels d'un territoire de s’engager,  de travailler ensemble en portant une responsabilité collective vis-à-vis des patients. Elles doivent également « faire le pont entre les établissements de santé, notamment les hôpitaux de proximité et le système médico-social ». L’engagement a été pris à propos des aides financières à destination de toutes les CPTS qui seront créées d'ici dix-huit mois.

 

  • La gestion des urgences a également été abordée, dans l’objectif de rendre les services d’urgences plus réactifs aux urgences vitales : les urgences non vitales devront être prises en charge en ville par les professionnels regroupés en communautés - en lien avec l’établissement de santé de proximité. Une permanence de soins non programmés de jour devra être organisée, tous les jours, jusqu'à 20 heures - 22h souhaitées par le Président. Ce dernier promet une rémunération en conséquence et une aide à l’équipement. L’organisation des urgences de ville devra être mise en place, sur certains territoires en priorité, au plus tard en 2020.

 

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